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Photo du rédacteurAnnelise MAZILLE

Un poste c'est comme une auberge espagnole !

Dernière mise à jour : 29 mars 2021

Un poste c'est comme une auberge espagnole... cette phrase a changé ma façon de voir mon job et même 10 ans après l'avoir entendue, elle me marque encore et j'ai envie de partager avec vous l'histoire qui se cache derrière.


Un peu d'histoire

Alors voilà, juste après mes études je suis rentrée dans une grande entreprise. J'ai commencé comme opératrice de saisie en intérim pour un contrat de 2 mois. J'y suis restée 16 ans dont la moitié comme manager.

Revenons un peu en arrière : en 2003 après la période d'intérim, on m'a proposé un CDD de 6 mois qui est devenu un CDI. J'étais employée. En 2005 grand bonheur dans ma vie : l'arrivée de ma fille, je reviens de congé maternité et je suis promue secrétaire ! Deux ans plus tard, nouvelle grossesse. Problème : j'ai été arrêtée dès le 2nd trimestre. Quelques mois après la naissance de mon fils, je reprends le travail.


Oui mais voilà, pendant 9 mois j'ai été absente, l'entreprise a naturellement tourné sans moi. Reprise difficile...


Je ne sers à rien

A mon retour, je reprends mon poste de secrétaire mais rapidement je sens que quelque chose coince... On me cache quelque chose, j'ai l'impression de ne plus être à ma place. Et puis ma responsable me convoque dans son bureau. Je suis affectée à un autre poste. Douche froide. C'est un poste "mal vu" dans l'entreprise : il s'agit surtout de faire de la saisie.

Et mes collègues qui en rajoutent "ah oui quand même à ta place je le prendrais mal" "oh mais en fait on te met au placard" etc... Autant vous dire que je ne souriais pas le matin en arrivant au boulot. Je demande un temps partiel, accepté. Au moins les semaines seront plus courtes.


L'auberge Espagnole

Après environ un an, lors de mon entretien annuel ma chef me fait remarquer que j'ai l'air de porter tout le poids du monde le matin quand j'arrive au bureau (bah oui je m'éclate pas dans mon job, la saisie de données c'est pas ma tasse de thé). Et c'est à ce moment qu'elle m'a dit cette phrase qui allait changer ma vision des choses (encore merci Anne-Marie !) : "vous savez Annelise un poste c'est comme une auberge espagnole, on y mange ce qu'on y apporte, eh bien dans un poste c'est pareil : vous pouvez en faire ce que vous voulez". Euh, alors là je comprends pas ! Depuis quand je choisis mon travail ?


Explication : un poste comporte bien sûr des tâches à faire, mais si c'est le résultat qui compte la façon d'atteindre son objectif appartient au salarié (encore plus s'il est bien managé mais ça c'est une autre histoire). Et puis surtout, rien n'empêche d'être force de proposition et de prendre des initiatives.

Ok ! Je suis sorti de cet entretien chamboulée. J'ai choisi de prendre ma chef au mot.

En moins d'un an, j'ai modifié petit à petit ma fiche de poste et surtout j'ai modifié la façon dont était perçu ce poste auprès de mes collègues. Je suis devenue assistante. On reconnaissait ma valeur ajoutée, et celle que j'apportais aux autres : j'étais fière !


J'ai organisé mon travail pour qu'il me permette de gagner du temps et ainsi pouvoir faire d'autres choses qui me plaisaient plus. J'ai aussi fait en sorte de simplifier le quotidien de mes collègues. Je vous donne un exemple : le calcul des congés et des RTT. Beaucoup de salariés avaient des difficultés à comprendre le fonctionnement du mode de calcul et ne savaient donc pas le nombre de jours qu'ils pourraient prendre. Deux fois par an, grâce à un tableur Excel et une base de donnée, je calculais automatiquement leurs droits, hop un petit publipostage et chacun savait exactement combien de temps il pourrait partir en vacances !


Pied de nez

En 2010, ma responsable est mutée. J'ai 30 ans, je suis la plus jeune et pourtant c'est à moi qu'on propose le poste de responsable de l'équipe (ah la prise de poste n'a pas été facile, du tout, du tout, cette expérience pourrait faire l'objet d'un article à elle seule !).

Oui je suis fière de ce parcours. Surtout ce que je voudrais que vous reteniez, c'est qu'effectivement un travail c'est comme une auberge espagnole.


Bien sûr dans un travail il est rare que tout soit parfait et que chaque tâche vous passionne, mais rien ne vous empêche de faire les choses à votre façon, d'être à l'origine de propositions, de discussions et de remises en questions. Ne vous retenez jamais de chercher à faire mieux pour vous ou pour les autres.


Pour conclure

Il est tellement plus satisfaisant de contribuer plutôt que de râler. J'ai vu beaucoup de personnes critiquer dans son coin (je l'ai fait aussi), plutôt que chercher à comprendre ou à proposer une autre vision.

Bien sûr, les décisions de Direction appartiennent à la Direction. Toutefois, avant de râler ou de quitter votre entreprise, je vous recommande d'essayer de faire valoir votre vision. Après si cela ne correspond pas, eh bien au moins vous aurez essayé. Et surtout vous saurez si votre façon de voir le monde est en adéquation avec celle de votre Direction et ça pour moi c'est une des bases de l'épanouissement professionnel.



Crédits photos : Gery - Milan - Lechenie narkomanii

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